Le fantôme du Marais Poitevin

Jean-Jacques et Nadia Dupuy n’avaient pas encore franchi le pas. Ils hésitaient, prenaient le temps de peser le pour et le contre. Acheter un camping-car à la place d’une maison secondaire, est-ce bien raisonnable ? Nous sommes en mai 2005. Leur concessionnaire leur propose de louer un véhicule pour se faire une idée. Ils sont loin d’imaginer que ce périple va sortir du passé un fantôme depuis longtemps oublié, un fantôme qui va leur donner la solution !

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Direction le Marais Poitevin, pour une immersion bucolique dans la verdure et la fraîcheur d’un petit camping à deux kilomètres de Coulon, le temps d’un week-end. En fin de journée, les vélos sont de sortie, deux magnifiques deux roues de style hollandais, le moyen de locomotion idéal pour goûter l’atmosphère de cette région. Jessy confirme leur choix d’un jappement excité. La petite chienne atypique, croisement d’un labrador et d’un loulou de Poméranie, ne connaît pas de plus grand plaisir que d’avoir les oreilles au vent, assise dans le panier du vélo, son museau court humant les odeurs qui arrivent jusqu’à elle.

Le restaurant est situé entre deux bras de rivières, la soirée s’y écoule tranquillement, mais la question demeure : doit-on investir dans un camping-car ? Le voyage a été agréable, ce mode de vie nomade et confortable a tout pour plaire, c’est vrai… Jean-Jacques et Nadia enfourchent leur vélo pour le retour au camping, il fait nuit, le fond de l’air est doux et comme c’est la saison des amours chez les batraciens, les canaux résonnent de croassements.

Mais la musique qui les surprend n’est pas celle-là. Le roulement de la dynamo, ce bruit sourd, presque oublié, fait jaillir bien plus que la lumière dans le phare, il fait jaillir des souvenirs. La madeleine de Proust en audio, des images et des sensations en pagaille : odeurs, amis, rires, vent frais, tout se mêle, tourbillonne dans l’esprit des promeneurs. Depuis combien de temps n’ont-ils pas entendu ce bruit particulier ? Dix, quinze, vingt ans, plus ? Les voilà qui roulent en compagnie de centaines de fantômes qui racontent tous des souvenirs simples et merveilleux. De la nostalgie ? Non. La dynamo sur la roue du vélo a ouvert une porte d’où s’échappe le passé qui vient ajouter au plaisir présent.

Le camping-car avait “ préparé le terrain ” en les plongeant dans une ambiance détendue, propice aux bonheurs à la fois simples et intenses. C’est le signe qu’ils attendaient, pas de doute, ils sont faits pour le camping-car !

De retour à Bouchemaine, en Maine et Loire, le couple achète un 966M auquel va succéder un royal 996M, acquis cette année. Chaque voyage en RAPIDO est l’occasion de cristalliser des moments de magie pure, et si simple, comme cette soirée à vélo accompagnée du roulement de la dynamo.