L’art de déclencher des rencontres

Le point commun entre un camping-car et un appareil photo ? L’un comme l’autre favorisent les rencontres. Confidence de Gérard Plessis, 59 ans, collectionneur de Rapido (il vient d’acheter en 2006 un 987M, son dixième Rapido) et collectionneur de photos qui résument mieux qu’un long discours sa passion des relations humaines.

Café de la Presse, à Fougères, Gérard Plessis a inscrit dans ses habitudes ce rendez-vous matinal.Au milieu de l’effervescence et l’arôme du café, les poignées de mains sont distribuées en grande quantité. Il faut dire qu’il en connaît du monde. Quand il était responsable d’une société de gros en fourniture de pièces et accessoires automobiles, il prenait son déjeuner ici même. Gérard Plessis se nourrit aux relations humaines, c’est son carburant, son énergie : échanger, bavarder, partager… Tout part de là. Si vous lui demandez ce qui lui plaît autant dans le camping-car, outre les voyages et les dépaysements, il vous répondra : les rencontres. Surtout celles que l’on n’attend pas. Et si son 987M lui ouvre les frontières de la Norvège, les Pays Baltes, l’Espagne ou encore l’Allemagne, c’est son appareil photo qui sert de prétexte aux rencontres. À commencer par des « stars » de la compétition automobile.

Gérard Plessis est un familier des 24 heures du Mans, depuis l’enfance, grâce à son père, un fidèle lui aussi, qui amenait son fils dans les années 60 admirer les Jaguar, Aston Martin, Ferrari et autres bolides de légende. L’année dernière, aux 24 heures du Mans motos, il a passé 6 jours au milieu des coureurs, son 987M garé dans le paddock. Membre à part entière de la grande famille sportive, reconnu et accepté par les pilotes, Gérard collectionne des clichés à faire pâlir d’envie tous reporters débutants : Hakkinen, Alesi, Vanina Ickx ou Pescarolo se sont prêtés au jeu.

Mieux encore, une photo datée de l’an 2000, pendant la spéciale du Paris Dakar à Châteauroux : un Johnny Halliday tout souriant, pas un seul photographe ou nuée de fans dans les parages… Quel est son secret ? La courtoisie.Au lieu de forcer le passage, Gérard Plessis approche son « modèle » avec délicatesse et lui demande toujours la permission avant de « shooter ».

Cette façon de procéder lui réussit. La sacoche de 13 kilos avec Canon 20D, objectifs et accessoires en bandoulière, lui a valu bien des rencontres avec des autochtones, parfois même des invitations. Il a pu garer le camping-car dans un jardin de particuliers, en Norvège. Avec sa femme, ils ont visité des coins invisibles dans les guides touristiques, comme le « marché des voleurs » à Vilnius (Lituanie). Et le plus beau : ni lui ni sa femme ne parlent un mot d’anglais ou toute autre langue excepté le Français !